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Universwiftnet 2025 : focus sur l’atelier « Optimisation des encaissements »

Le 27 mai dernier s’est tenue l’édition 2025 de l’Universwiftnet, un événement incontournable pour les professionnels de la finance, des paiements et de la trésorerie. Cette journée a permis de riches échanges entre banques, entreprises et fintechs.

« Optimiser les encaissements : comment fluidifier la liquidité pour une croissance pérenne ? » Cette question a animé un des temps forts de la journée lors d’un atelier animé par le directeur développement groupe − Syrtals Thierry Dinard et Marc Espagnon, head of payments & cash management − BNP Paribas. Les intervenants ont partagé leur expérience, entre préoccupations et cinq pistes d’amélioration possibles.

1. Améliorer le taux de conclusion des ventes en proposant des moyens de paiement adaptés
La réponse possible au taux important de ventes qui échouent à cause d’un refus carte bancaire est l’initiation de virement « open banking » basée sur les API DSP2. Par un jeu d’api, le vendeur envoie une demande de paiement à son acheteur, que ce dernier peut accepter dans son application bancaire.
L’initiation de virement favorise un meilleur taux de conversion sur les paniers élevés, en s’affranchissant des plafonds cartes bancaires. Elle est également moins chère que la carte bancaire, notamment dans les achats B2B, offre une réconciliation facile et une sécurité renforcée.

2. Accélérer les ventes et augmenter les paniers
Le Buy Now Pay Later (BNPL) est désormais généralisé dans les achats en B2C. En B2B, sa mise en œuvre est plus complexe, mais on voit apparaître des solutions opérationnelles utilisant des techniques de scoring en temps réel basées sur l’open data.
C’est une collaboration entre fintechs et banques ou factors qui permettra une percée du BNPL pour les achats des entreprises.

3. Accélérer les encaissements
Des solutions pratiques existent comme celle de demander à son facilitateur de paiement d’utiliser le virement instantané en mode fichier pour réaliser son « payout » ou encore mieux utiliser les Payment Status Report (PSR) et camt54 pour mieux suivre le cycle de vie des prélèvements émis.

4. S’assurer du règlement des factures et fiabiliser la réconciliation
Comment les IBANs virtuels facilitent la réconciliation automatisée des paiements reçus ?
Autrefois complexe à mettre en œuvre à cause de la diversité des ERP, cette solution a désormais atteint une maturité fonctionnelle. Elle est de plus en plus standardisée et largement déployée, notamment dans les grands groupes.

Complément prometteur à la facture électronique, le « Request-to-Pay » offre un fort potentiel d’optimisation des processus d’encaissement, mais son succès dépendra d’initiatives de place. Il reste aujourd’hui dans une phase expérimentale, en attente de cas d’usage et d’acteurs prêts à s’engager.

5. Réduire les impayés sur les facturations récurrentes
Trois solutions ont été abordées :
– Le service CB de mise à jour des données cartes bancaires permet aux prestataires d’acceptation technique (PAT) de mettre à jour automatiquement les données de carte pour éviter les rejets sur paiements récurrents lorsque la carte a expiré.
– Les remises anticipées de prélèvements SEPA permettent de passer en premier le jour du règlement.
– Les techniques élaborées de représentation des prélèvements SEPA impayés utilisent des techniques d’apprentissage automatique, le fait de découper les montants prélevés ou encore d’alterner débit sur le compte et débit sur la carte.

En conclusion de cet atelier, Marc Espagnon a souligné que ces cinq pistes d’amélioration ne s’opposent pas, bien au contraire : « Ce sont des briques modulaires qui peuvent être activées à différents endroits du parcours client ». Le bon réflexe : tester, sur un segment ou une typologie client, et en mesurer l’impact.