SEPA, Le meilleur est devant nous selon Syrtals

SEPA, Le meilleur est devant nous selon Syrtals

Si bon nombre d’entreprises et de banques se sont contentées au départ de ne mettre en place que le minimum règlementaire du SEPA, les frontières sont en train de bouger car ses avantages deviennent plus visibles au fil des mois. Si les bénéfices en matière d’économies n’ont pas tardés à porter leurs fruits, l’émergence de payment factories constitue la seconde étape du SEPA. Laurent Rouillac, président directeur général de Syrtals, n’hésite pas à affirmer : « Nous avons une Rolls règlementaire dont peu d’utilisateurs tirent aujourd’hui un profit maximum ». Il nous explique pourquoi.
Vous affirmiez récemment que le meilleur du SEPA était devant nous, que vouliez-vous dire ?
Pour bon nombre d’acteurs, la mise en conformité SEPA a été vue comme un objectif ou une ambition purement règlementaire et souvent dans des contextes de budget serrés. Dans cette logique, de nombreuses corporates ou banques se sont contentés de construire l’épine dorsale du minimum règlementaire SEPA c’est-à-dire la possibilité d’émettre et de recevoir des virements et des prélèvements.
Le potentiel reste inexploité ?
En effet car l’un des enjeux sur le plan européen est que cet instrument de paiement soit européen car il est à la base du commerce. Il va ainsi favoriser le business. Et dans l’idée que le meilleur reste à venir, même si le creuset règlementaire est déjà utilisé, la majorité du potentiel n’est pas exploité actuellement. Nous avons une Rolls règlementaire dont peu d’utilisateurs tirent aujourd’hui un profit maximum. Pourtant, certaines des corporates ont tout de suite vu l’intérêt stratégique du SEPA.
Quelles valeurs ces corporates ont-elles vu ?
 En premier lieu, une réduction des coûts opératoires et des commissions. L’intérêt économique est évident. Ensuite, il existe de véritables enjeux dans la mise en oeuvre de payment factories. C’est la seconde étape du SEPA. Nous assistons aujourd’hui, à une impulsion importante pour les construire au plan national car elles ouvrent des perspectives et font parti des potentiels d’évolution du SEPA. Reste à les construire de façon plus systématique au niveau européen.
Ces payments factories intéressent-elles aujourd’hui aussi les PME ?
Ca commence à les concerner. Historiquement, ces structures n’intéressaient que les grands groupes. Néanmoins même chez les corporates, bon nombre d’entre elles n’ont pas été au bout de la démarche de mutualisation à la fois nationale et internationale et ces constructions sont encore devant nous. Pourtant, nous observons que des middle cap et même des PME commencent à exploiter le potentiel des payment factories car elles y voient un intérêt stratégique et économique. Leur mise en place ne dépend pas tant de la taille des entreprises que de la cartographie de leurs activités et leur internationalisation.
Le règlementaire va-t-il encore faire évoluer le SEPA ?
En effet car la seconde vague porteuse de valeur pour le SEPA est contenue dans le cadre règlementaire de la Directive sur les services de paiements (DSP) car elle conçoit une évolution dans le rôle des acteurs. Il existe un gisement important de valeur pour le système de base que les acteurs soient bancaires, commerçants ou corporates et c’est vraiment une approche révolutionnaire. Les acteurs ont ainsi la possibilité de se spécialiser sur les processus de paiement ou sur une partie de ces processus. Cette spécialisation permet d’exploiter de nouveaux secteurs traités à l’origine par un acteur bancaire et cette possibilité donnée de décliner un processus va permettre à chaque acteur d’ajouter plus de valeur sur son segment.
Ce sont les bienfaits de l’industrialisation due au SEPA ?
Oui à la fois à l’industrialisation et à la création de spécialisations. Un acteur important du commerce par exemple va se positionner comme acteur du paiement et traiter via sa plateforme, pour son compte et le compte d’autrui, la partie distribution, l’accueil et la partie marketing liée au traitement du paiement. Il va avoir ainsi l’opportunité d’être au plus proche de la connaissance de ses clients et de leurs données comportementales. L’acteur bancaire quant à lui, va se concentrer sur la partie compensation, la tenue de compte spécialisée et va proposer une valeur ajoutée robuste extrêmement spécialisée sur une partie du traitement.
Il n’y a pas de concurrence frontale entre les grands distributeurs et les banques ?
C’est une complémentarité intelligente comme souvent quand on découpe les petits rôles car en se focalisant sur un secteur, on va faire de la survaleur alors que lorsqu’on traite toutes les étapes d’un marché, la valeur va être obligatoirement diluée. D’ailleurs, la banque elle-même avec des outils comme Sepamail va apporter de la valeur ajoutée. Les banques à l’instar des autres établissements, peuvent prendre des initiatives et les proposer au marché.
Justement à propos de Sepamail, où en est-on ?
L’année 2015 va être une année charnière à la fois pour Sepamail et les autres services à valeur ajoutée. Sepamail a déjà dépassé le début d’exécution et a déjà des clients en mode pilote et un nombre important de banques l’ont rejoint, la Banque Postale vient d’ailleurs de le rejoindre. Désormais, il y a aussi une gouvernance, ce qui permet de faire évoluer cette structure. Cet outil est donc crédible et doit déboucher en 2015 sur du volume. Ce sont des initiatives qui par essence, sont concurrencées par d’autres de même type comme la solution proposée par la Banque Européenne ou celles proposées par d’autres pays notamment en Europe du Nord. Dans quelques années forcément, nous assisterons à un regroupement et une rationalisation de ces solutions car 50 solutions ne vont pas coexister.
Quels types de projets vont émerger en 2015 ?
Certains ont déjà émergé comme les solutions Apple Pay, Google Wallet, Paylib, EyeBuy ou Starbucks est une des première enseigne à avoir lancé une application mobile de paiement. Toutes ces solutions se font partiellement concurrence. Dans ce potentiel de croissance, on trouve aussi des opportunités avec la Data dans une logique de mieux connaitre ses consommateurs pour mieux les servir et leur offrir des services de type additionnel, c’est le cas justement de Google ou d’Apple. L’autre caractéristique importante et créatrice d’opportunités du Sepa tient à sa logique de dématérialisation de tout l’acte commercial. Ainsi, toutes les plateformes commerciales qu’elles soient physiques ou digitales ne demandent qu’à s’interconnecter.
Et pour finir, le meilleur est aussi devant nous pour une carte bancaire SEPA ?
Nous avons des modèles anciens comme Visa ou MasterCard qui fonctionnent très bien sur le plan international. C’est pour cette raison que le projet de carte SEPA a été ralenti mais je ne vois aucune raison pour que la carte SEPA n’aboutisse pas car elle fait partie du projet règlementaire. Par contre, si les autorités européennes tardent trop sur la carte, ils seront rattrapés par d’autres instruments de paiement et la concurrence se fera d’une autre façon et de manière plus virulente.
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