Pour de multiples raisons, nous sommes, depuis quelque temps déjà, entrés dans une nouvelle ère dans laquelle l’industrie bancaire subit une transformation de fond dont il n’est guère évident de distinguer tous les impacts, et notamment vainqueurs et vaincus…

Le champ concurrentiel est toujours plus exacerbé par plusieurs aspects : augmentation continue du nombre d’offres et de prestataires (la DSP2 en vigueur en 2018 va encore consacrer de nouveaux acteurs) ; facilité d’accès et de comparaison de la part des clients ; espace européen sans frontières ; tentation low cost ; risque de banalisation pour maints produits…

Pourquoi un tel emballement depuis 2-3 ans ?

Malgré toutes les améliorations réalisées en matière de e- et m-banking, il existe encore de nombreux « pain points » à soulager, en particulier quand il est question :

  • d’exploiter à fond les multiples vertus du smartphone et les outils de communication les plus modernes ;
  • d’optimiser l’interface et l’expérience utilisateur (UI/UX) de bout en bout ;
  • de garantir : disponibilité 24*7 et temps réel ; qualité de service ; tarifscompétitifs ; personnalisation ; services pratiques à la main du client…

C’est dans cette brèche que se sont engouffrées les néo-banques. Boostées par l’audace de leurs fondateurs, une approche disruptive, des services efficaces orientés clients et parfois des levées de fonds confortables, elles veulent attirer les « déçus » du système bancaire traditionnel et réussissent à imposer de nouveaux standards en matière de relations clients, de production et de distribution de services financiers.

So what pour les acteurs en place ?

Ils sont habitués à lutter contre des concurrents en tout genre : retailers, assureurs, constructeurs automobiles, telco, géants du web, start-up… et ont déjà démontré leurs capacités à remporter certaines batailles.

Toutefois, la déferlante FinTech/néobanque est beaucoup plus redoutable de par son intensité et sa diversité, d’autant plus qu’elle embarque des acteurs internationaux aux moyens considérables (ex : Orange ; Alibaba ; Google ; Amazon…).

Malgré cela, proclamer d’ores et déjà la fin des banques traditionnelles nous semble prématuré, car elles ne manquent pas d’atouts (base de clients ; moyens financiers ; réseau de distribution ; expertise…) et, même si leur lourdeur est souvent montrée du doigt, elles savent aussi innover, comme en attestent les multiples initiatives et lancements effectués par l’ensemble de la profession, par ex :

  • ouverture d’un compte bancaire en quelques minutes : Arkea, KBC (Be)
  • assistants et PFM : BPCE, ING, Crédit Agricole, Boursorama
  • souscription d’un crédit immobilier 0 papier : Arkea, Natwest (UK)
  • agrégation de comptes : HSBC, CDN, Caisse d’Épargne
  • open banking et API : Macquarie (Australie), BBVA, Danske Bank
  • intelligence artificielle : IBM Watson par RBS (UK) ou DBS (Singapour), chatbots de SG, ANZ (Australie), Bank of America
  • biométrie : Talk to Pay de La Banque Postale ; paiements par selfie et reconnaissance faciale (Lloyds Banking, HSBC)
  • robo-advisors : HSBC, ING, BNP Paribas, Aviva
  • création ex nihilo de start-up telles S-Money (BPCE) ou Fivory, devenu Lyfpay (Crédit Mutuel-CIC)

Sans oublier les prises de participation et les rachats de FinTech que les banques jugent les plus prometteuses.

On peut donc conclure sans risque que les jeux sont loin d’être faits et que les « anciens » et les « nouveaux », quelle que soit leur origine, fourbiront tour à tour leurs armes pour percer, résister ou perdurer dans un marché de plus en plus encombré et concurrentiel et où la différenciation n’est guère aisée.

Les premiers sont loin d’avoir dit leurs derniers mots quand les seconds, malgré quelques belles réussites, n’ont pas donné de coups de massue définitifs…

Les saisons de la saga « neo-banking » vont encore durer quelques années !

Syrtals Cards & Beyond a réalisé une étude complète consacrée au phénomène des néo-banques dans laquelle nous tentons de décrypter ce qui se trame depuis plusieurs années, de tirer des enseignements et d’esquisser des perspectives pour l’avenir. Disponible en téléchargement sur le lien suivant :

https://www.syrtals-cards.com/wp-content/uploads/2017/10/Vous-avez-dit-N%C3%A9o-Banques-Syrtals-13-octobre-2017-Angelo-CACI.pdf