NewsLetter Syrtals décembre 2018

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Newsletter N° 20 - décembre 2018

   Editorial

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Laurent ROUILLAC

PDG Syrtals SI

Le paiement instantané dans l’ère du temps réel

Au lendemain des grands débats sur le climat, il est utile de souligner que l’évolution du numérique s’inscrit dans la logique de la transition écologique. Aujourd’hui, grâce aux nouvelles technologies, nous disposons d’outils numériques très efficaces pour limiter nos déplacements. Nos réunions se sont peu à peu transformées en « conf call », limitant ainsi les déplacements physiques et tout ce que cela implique en consommation d’énergie et d’émission de CO2. De même, on optimise le déplacement des marchandises en distance, en temps et en quantité puisque la technologie permet de savoir où sont précisément ces marchandises, les personnes et les stocks. On adapte ainsi le modèle numérique aux nouveaux besoins/usages en étant plus économes dans les déplacements.

Tandis que le numérique s’accélère, la mobilité ralentit au profit de nouveaux services.

Cela nous conduit à de nouveaux usages qui s’articulent autour du temps réel.

Dans ce contexte, le paiement participe pleinement au mouvement avec la généralisation progressive du paiement instantané. Il apparaît ainsi comme un instrument naturel d’une évolution vers le temps réel numérique.

Il est toujours intéressant d’identifier par avance les usages des nouvelles technologies appliquées aux paiements, mais cela se fera naturellement dans la mesure où le temps réel devient l’attente par défaut de tous les utilisateurs. On a besoin de pouvoir payer tout de suite, de savoir quand on va être livré et de suivre en temps réel sa livraison.

Plutôt que de trouver des usages spécifiques au paiement instantané, en réalité c’est le monde numérique qui fonctionne de plus en plus en temps réel, car il vient contribuer à un nécessaire ralentissement des personnes et des marchandises.

Faisons ainsi le pari d’une montée en puissance significative de ce type de services.

   Rubrique Syrtals Cards

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Angelo CACI

DG Syrtals-Cards

Carte et Instant Payment : course de fond ou duel sans fondement ?

Partout en Europe, la carte ne s’est jamais aussi bien portée à l’heure où certains pourraient lui prêter un avenir assombri par l’arrivée de l’Instant Payment (IP). Comme souvent en matière de modes de paiement, les pronostics sont hasardeux et les habitudes ont la vie dure !

Même au Royaume-Uni où le Faster Payment mis en place depuis 10 ans connaît un succès certain (1,7 milliard de transactions pour 1 400 milliards £ en 2017 ; une croissance prévue d’environ 25 % sur 2018), le nombre de cartes de paiement en circulation et le volume de transactions restent à des niveaux élevés avec environ 170 millions de cartes pour 17 milliards de transactions en 2017*.

Sans surprise, la carte possède de formidables attributs et quelques réservoirs de croissance.

Tout d’abord, elle reste encore génératrice de PNB (cotisations, commission d’interchange, frais additionnels…). Par ailleurs, le développement du e-/m-commerce et de nouveaux usages (ex : M-Pos ; sans contact ; PtoP ; sharing economy…) lui permet de croître naturellement et de gagner des parts de marché sur le chèque ou les espèces.

Les cartes constituent enfin une arme marketing de conquête et de fidélisation, grâce à une commodité indéniable et à une panoplie toujours plus riche de services associés, qui ravissent le grand public et les entreprises.

Pour s’en convaincre, il faut observer l’ardeur des Fintechs et néo-banques à proposer des applications mobiles associées à leurs cartes de paiement pour en sublimer l’utilisation.

Comment dès lors estimer l’impact potentiel de l’Instant Payment en Europe ?

On ignore à date si la combinaison de chiffres qui caractérise l’Instant Payment/SCT inst 101500024736534 = 10’’ – 15 000 € – 24/7/365 – 34 pays se transformera en formule gagnante pour asseoir son succès au long cours.

L’ambition des autorités et régulateurs est d’en faire une offre paneuropéenne qui permette aux acteurs bancaires de se doter d’une solution de paiement moderne et performante, dont ils contrôleront tous les ingrédients, et de s’exonérer, dans une certaine mesure, de la dépendance des prestataires de la carte et des géants du web, surtout en l’absence de card scheme européen.

Dans ce cadre, il ne faut pas opposer trop hâtivement l’usage de la carte à celui de l’IP et il est illusoire de penser que l’utilisation des cartes va s’éroder rapidement.

Toutefois, les atouts de l’IP sont indéniables : la combinaison SCT inst et Mobile (avec demain un référentiel qui associerait automatiquement numéro de tél et IBAN) a de quoi séduire pour favoriser la conception de nouveaux services en CtoC, CtoB ou BtoB, dans des conditions économiques qui seraient a priori plus compétitives que la carte pour toutes les parties prenantes.

De plus, il garantit un transfert des fonds immédiat et irrévocable. Enfin, le champ d’action européen permet de s’exonérer aisément des frontières nationales.

Des dizaines de banques proposent d’ores et déjà des services basés sur l’IP, en solo ou en partenariat avec leurs pairs, à l’instar des services PtoP qui ont été lancés dans plusieurs pays, Bizum en Espagne, Swish en Suède, PayM au Royaume-Uni… et demain Paylib en France.

Pour transformer l’essai de la réussite de l’IP, quelques aspects doivent bien être appréhendés, notamment :

  • créer les cinématiques les plus appropriées (de l’enrôlement des clients à la commodité des usages et aux parcours clients les plus fluides possibles) ;
  • se doter d’un environnement pleinement interopérable où chaque acteur joue le jeu et y trouve son compte ;
  • assurer sécurité et confiance pour toutes les parties prenantes, notamment en matière de lutte contre la fraude et de gestion des litiges ;
  • mettre en place une communication homogène…

Par ailleurs se pose l’éternelle question du business model associé. Il importe pour les acteurs en lice de bien packager les services basés sur l’IP de sorte que le grand public, les professionnels et les entreprises y voient suffisamment d’intérêt pour les utiliser régulièrement mais aussi payer les frais et commissions éventuels.

Enfin, les services basés sur l’IP pourront également pallier la moindre pénétration ou efficacité de la carte dans certains contextes, par exemple : atteinte des plafonds ; règlements BtoB ; paiements de services et taxes publics ; salaires et remboursements de frais, etc. et quand l’immédiateté du paiement est un enjeu majeur.

Ils pourront aussi profiter du boom du mobile banking ou de l’arrivée d’agrégateurs ou initiateurs de paiement, en particulier dans les pays où la culture « virement » est forte.

Dès lors, on assistera en toute vraisemblance à une longue cohabitation entre la carte et les services d’Instant Payment, comme cela fut souvent le cas lorsque de nouveaux modes de paiement sont apparus au fil des décennies passées.

Cela conduira sans aucun doute à quelques frictions ou réflexions agitées (notamment tarifaires) sur les offres à émettre (côté bancaire) ou à accepter (côtés consommateurs, commerçants et entreprises) ainsi qu’à son lot de « trade-offs » quand il faudra, le moment venu, comparer les avantages de la carte ou de l’IP…

*Selon l’organisation UK Finance, ce chiffre devrait grimper à 24 milliards d’ici dix ans.

 

 

Syrtals Cards & Beyond vous propose la mise à jour de son étude « Vous avez dit néo-banques ? » Saison 2.

Que s’est-il produit depuis la première publication en octobre 2017 ? Dans ce dossier nous revenons sur le phénomène des néo-banques, les évolutions et les points qui nous paraissent significatifs et porteurs de sens pour appréhender le présent et l’avenir…

Le dossier est disponible en téléchargement sur le lien suivant : https://www.syrtals-cards.com/wp-content/uploads/2018/11/Etude-Syrtals_Vous-avez-dit-Néo-Banques-Saison-2_-Angelo-CACI-8-nov-2018.pdf

   Rubrique Fraude

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Olivia BERNANOSE

Directrice d’activité
Moyens de paiement

La fraude à l’heure du paiement instantané, entre tracking et profilage, la parade se nomme « intelligence artificielle »

 La question de la fraude prend une nouvelle dimension avec le paiement instantané. Pourquoi l’intelligence artificielle offre-t-elle une arme efficace ? Comment bien se protéger contre ces actes de malveillance ?

Si, en 2017, en France, le montant de la fraude a baissé de 6,8 %, le nombre de cas frauduleux a, lui, augmenté. À l’heure de l’instantanéité et de son cortège de risques, on constate des fraudes en Europe sur le paiement instantané et des cyberattaques sur la blockchain réputée inviolable.

L’intelligence artificielle, qui s’est mise au service de la sécurisation et la prévention de la fraude aux paiements carte, et, depuis peu, sur les paiements SEPA, se justifie encore plus pour le paiement instantané. Une de ses grandes forces est de disposer d’algorithmes flexibles, pouvant mener à la fois des contrôles à la milliseconde sur une masse de données, pour s’adapter aux comportements évolutifs, et ainsi profiler les fraudeurs. Un humain est incapable d’intégrer ces données dans le temps de son raisonnement. Aujourd’hui, seul un algorithme est adapté pour bloquer et conseiller l’humain dans sa prise de décision.

Bien que l’intelligence artificielle démontre sa capacité à diagnostiquer, anticiper et arrêter une partie de la fraude, elle restera complémentaire aux parades classiques mises en œuvre. La première étape est de sécuriser le matériel ou canal d’acquisition, afin de faire barrage dès l’entrée. En priorité sécuriser le smartphone, qui connaît actuellement des cyberattaques massives, en téléchargeant un logiciel ad hoc, parade aux écoutes et prises en main du téléphone à distance. Deuxième étape, l’enrôlement au service puis l’enregistrement des bénéficiaires immédiat, par authentification forte au moyen d’applicatif, de token ou dispositif biométrique à base d’intelligence artificielle. Troisième étape, après saisie des données de paiement, le donneur d’ordre valide son paiement par authentification forte. Quatrième étape, la banque ou le payment service provider donne son accord après les contrôles classiques du type primo-utilisation, plafonds, listes de bénéficiaires, pays destinataire, en intégrant des indicateurs plus fins générés par des outils d’escoring.

La réussite de la construction de l’édifice gestion du risque de fraude sur le paiement instantané passera par un mixte des pratiques : contrôles de protection en amont du paiement, collaboration entre acteurs, renforcés par l’intelligence artificielle donnant des scores sur des comportements atypiques, grâce à des algorithmes intégrant un nombre de critères ajustables tels que localisation, matériel, montant, fréquence, vélocité, adresse ip, ou type de marchand. À l’heure du tout instantané, les acteurs des paiements possèdent les infrastructures, alliant sécurité, interconnexion et expérience. Il est venu le temps pour eux de déployer des services autour de solutions intelligentes, pour traquer et profiler les risques de fraude et de piratage massif.

   Rubrique Cash management

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Arnaud BRUNETON

Directeur d’activité
Cash management

Comment s’organiser au mieux pour utiliser le paiement instantané ?

Le SCT Inst (virement instantané) est proposé depuis le mois de novembre 2018 par plusieurs banques.

Il s’agit là d’un nouveau moyen de paiement. Certes, il ressemble beaucoup au virement SEPA. Cependant, ses caractéristiques sont fondamentales : son montant est limité à 15 000 €, il peut être émis à n’importe quelle heure et n’importe quel jour, à destination d’une banque de la zone SEPA qui s’est déclarée atteignable et le bénéficiaire dispose des fonds dans un délai maximal de 30 secondes.

Le premier usage envisagé concernait les règlements entre particuliers. Des usages ont également été identifiés pour les entreprises, constituant des possibilités commerciales, organisationnelles et financières. L’opportunité offerte par le virement instantané a au moins deux origines : le délai de disponibilité des fonds pour le bénéficiaire et l’absence de cut off.

Afin de profiter des atouts du virement instantané, plusieurs aménagements sont nécessaires au sein de l’entreprise. En premier lieu, ce nouveau moyen d’encaissement doit être proposé aux clients, tant dans les conditions contractuelles que dans les circuits de recouvrement. En fonction des usages, il permet d’envisager une simplification du parcours client. Par ailleurs, la procédure de mise en paiement d’une facture doit inclure le virement instantané, et donc la possibilité de transmettre les ordres aux banques (quel format, quel canal, etc.). Les paiements peuvent désormais être planifiés à date fixe (le 24 du mois par exemple) puisque l’exécution du virement instantané par les banques est en continu. L’utilisation du virement instantané est également un avantage concurrentiel, car il avantage surtout les bénéficiaires. Enfin, la trésorerie est aussi touchée : tant pour les crédits que pour les débits, elle doit obtenir des banques de l’information en temps réel sur les flux afin de gérer au mieux les soldes des comptes. La gestion des soldes se fait alors plusieurs fois par jour, ou est traitée uniquement en fin de journée, ce qui constitue une évolution majeure pour la trésorerie. Et pour finir, dès septembre 2019, il sera possible d’émettre des demandes de virement instantané à ses débiteurs grâce au lancement de l’initiation de paiement utilisant les API définies dans le cadre de la DSP2.

Pour des raisons de prudence, la mise en place du virement instantané peut se faire en limitant ses usages. La procédure des paiements et les délégations de pouvoirs sont ici concernées. Il est possible de fixer un plafond, que ce soit pour le nombre de paiements quotidiens, pour le montant unitaire ou encore le montant global sur une période. Ces limitations facilitent l’élargissement des moyens de paiement sans toutefois affaiblir la procédure sur les paiements urgents et la lutte contre la fraude.

Le virement instantané amorce une modification profonde de la notion de temps dans la gestion des paiements, des encaissements et de la trésorerie. Pour cela, il faut étudier les circuits, procédures et outils en place et mesurer les adaptations nécessaires pour l’ajouter.

   Rubrique Paiements

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Thierry DINARD

Directeur du développement
commercial groupe & expert
financement

Retour sur Sibos 2018

L’évènement annuel organisé par SWIFT, qui s’est tenu fin octobre 2018 à Sydney, offre la possibilité de prendre le pouls de l’industrie des paiements.

La conférence a mis en avant l’Open banking comme préoccupation principale de l’industrie. Ce sujet n’est pas qu’un phénomène européen, imposé par la DSP2, mais bien une préoccupation mondiale, avec non seulement les règles édictées par les régulateurs d’autres pays, mais surtout la technologie (Open API) et des GAFA. Des évolutions qui rendent possible et imposent cette révolution à l’ensemble des secteurs économiques, créant des demandes nouvelles de la part de la clientèle.

Les débats ont permis de comprendre comment l’Open banking peut être une opportunité pour les banques globales de dépasser leur modèle économique actuel, en investissant sur leur capital confiance et leur maîtrise des process de conformité réglementaire et de gestion des risques.

Plusieurs débats étaient tournés sur les stratégies à mettre en œuvre pour compenser l’érosion des revenus issus des paiements, dont beaucoup d’observateurs s’accordent à dire qu’ils deviennent invisibles (à la Uber !) mais de plus en plus partie intégrante de l’expérience clients.

Les banques vont-elles pouvoir compenser la baisse des revenus traditionnels issus des paiements par la vente de services à valeur ajoutée aux commerçants et consommateurs (BtoC), fournisseurs et entreprises (BtoB) ?

Il apparaît que les tendances actuelles favorisent ainsi une collaboration plus étroite entre banques et commerces et que c’est dans cette collaboration que se créera la valeur.

Pour faire face à cet enjeu majeur, les banques commencent à partager les investissements au travers de consortium ou de co-innovation. Les nouvelles options de collaboration avec les entreprises de technologie permettent aux banques de tester des approches différentes en matière de modèles opérationnels pour redonner aux lignes métier la main sur les process de bout en bout, y compris les back office et l’IT (externalisés en SaaS), tout en poursuivant l’externalisation des activités non stratégiques ou trop petites.

Rendez-vous au prochain Sibos qui se tiendra à Londres du 23 au 26 septembre 2019.

   Dossier – Interview de Pierre-Antoine Vacheron

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Pierre-Antoine VACHERON

Directeur Général Natixis Payments
Natixis Payments a été la première banque à mettre en place le Payment Instantané en France. Pierre-Antoine Vacheron, Directeur Général Natixis Payments nous apporte son expertise.

 

  1. Quel est le rôle de Natixis Payments ?

Natixis Payments est l’acteur de paiement du groupe BPCE. Il regroupe les actifs d’origine bancaire et l’ensemble des Fintechs acquises par le Groupe au cours des dernières années.

Cet ensemble gère les transactions de paiement pour environ 20 % du marché français de l’acquisition, 30 % du marché de l’émission et se positionne à la fois comme partenaire (industriel) des réseaux Banque Populaire et Caisse d’Épargne et aussi des commerçants en direct pour les accompagner dans la transformation digitale du commerce.

Natixis vend donc des solutions d’émission et des solutions d’acquisition qui sont opérées pour le compte de commerçants. Cela se fait beaucoup, entre autres, au travers de nos Fintechs et nous avons notamment pour clients : Carrefour, SNCF, Air France, Vente Privée…

Nous sommes présents sur tout type de marchand, en particulier via une filiale qui s’appelle « PayPlug » et qui apporte une solution d’acquisition e-commerce pour les petits marchands Et nous disposons d’autres solutions pour les grands commerçants.

 

  1. Vous avez été les premiers à vous lancer dans le paiement instantané (PI) en France, quels sont les services proposés ? Quels sont les usages envisagés ?

Natixis s’est positionnée assez tôt sur le paiement instantané, car nous avons mis à profit la convergence des plateformes des Banques Populaires et des Caisses d’Épargne.

Lorsque nous avons mené cette convergence, nous avons pris le parti de miser sur une architecture et une technologie compatibles avec les paiements instantanés.

Nous avons ainsi été les premiers à être prêts en France et sommes en cours de connexion avec d’autres banques à la fois françaises et européennes.

Nous avons tout de suite démarré avec des cas d’usages faciles à déployer qui ne nécessitaient pas d’écosystème particulier, de banque tierce pour fonctionner avec nous. Nous avons ainsi mis en œuvre le paiement instantané en PtoP au travers des applications bancaires Caisse d’Épargne et Banque Populaire pendant l’été.

Nous avons déployé également en mode PI le versement d’indemnisations sur certains sinistres pour des clients assurés dans notre groupe. Et nous travaillons sur des scénarios autour du crédit à la consommation (versement d’avances au titre du crédit à la consommation en PI).

Nous travaillons aujourd’hui sur des problématiques en e-commerce, donc d’initiation de paiements en ligne sur une base de PI ‒ nous avons d’ailleurs annoncé un partenariat avec Air France en juillet dernier pour la réalisation d’un pilote.

Ensuite viendront d’autres offres qui concerneront des paiements en BtoB.

 

  1. Quelles sont selon vous les perspectives du paiement instantané en France ?

Nous voyons une substitution assez forte au cash et aux chèques, notamment pour le paiement de petits montants entre particuliers.

Natixis a publié un livre blanc ( https://www.natixis.com/natixis/upload/docs/application/pdf/2018-07/juillet_2018_-_livre_blanc_instant_payment.pdf ) au début de l’été au moment de l’annonce du lancement du paiement instantané. Pour la France, nous estimons un potentiel de 6 à 13 % des transactions d’ici 2022. Malgré son potentiel et la diversité de ses usages, le PI dépendra, pour réussir au long cours, d’une part, de la multiplicité des acteurs qui doivent modifier leurs infrastructures pour intégrer le temps réel, d’autre part, du délai de mise à disposition d’offres digitales assurant la fluidité des parcours de paiement et enfin de l’évolution toujours progressive des comportements et des usages.

Sur le e-commerce et le paiement en magasin, nous avons bien quelques scénarios en tête. Mais contrairement au paiement par carte et par SDD, le marchand ne peut pas véritablement « appeler le paiement ». La réglementation impose une validation du consommateur, c’est à lui de faire l’initiation de paiement. Cela rajoute un acte de la part du consommateur qui pourra générer un peu de friction dans le parcours d’achat.

On pense que le PI fonctionnera mieux sur certains sites qui proposent déjà le SCT, notamment pour ne pas éroder le plafond de votre carte. Mais, globalement, nous ne pensons pas à une substitution majeure de la carte dans le commerce.

Dans des paiements BtoB, nul doute qu’il y a un fort intérêt pour le PI en termes de gestion de la trésorerie.

Rappelons que le PI en tant que tel est une facilité technique qui apporte l’instantanéité, l’irrévocabilité et la potentielle simplicité. En contrepartie, il faut être très attentif sur la prévention de la fraude, sur les parcours digitaux que l’on va pouvoir mettre en œuvre pour que les initiations ne soient pas trop roboratives pour les consommateurs.

Il y a donc un très gros enjeu « d’encapsulage » du PI dans de vraies offres qui permettent d’apporter une expérience utilisateur la plus fluide possible, tout en gérant le risque de fraude.

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